Compte-rendu du 30ème anniversaire

Bilan du

30ème anniversaire du Foyer de l’aurore  le 4 octobre 2014

Thème de la journée : « la personne handicapée dans un monde en tension »

Environ 400 personnes ont été invitées : 140 personnes le matin et 180 l’après-midi.

De nombreux bénévoles mobilisés pour cet anniversaire : pour les spectacles de l’après-midi comme pour l’organisation matérielle de la journée.

La météo très favorable nous a gâtés : beau ciel bleu toute la journée … après lever rapide du brouillard.

Mgr Papin a participé à toute la matinée ainsi que Mme Michèle Pilot, Vice-Présidente du Conseil général chargée des PA et PH, et Mme Nicole Creusot Vice-présidente chargée du territoire Nancy couronne. Ce qui est plutôt encourageant.

Les Interventions :

Philippe de Lachapelle (Directeur OCH) dont voici quelques réflexions :

La rencontre avec Pierre

« Est-ce que tu restes mon ami ? »

« Nul n’est assez pauvre pour n’avoir rien à donner, nul n’est assez riche pour n’avoir rien à recevoir » avait dit Jean-Paul II. Une phrase que nous pouvons méditer chacun.

Benoît XVI dans Caritas in veritate déclare: « Dans les relations marchandes, le principe de gratuité et la logique du don peuvent et doivent trouver leur place à l’intérieur de l’activité économique ».

Oui, mystérieusement, le grand vieillard, devenu très vulnérable, a la même soif que le nourrisson dont la fragilité est si évidente : l’affection, l’amitié, la communion, sont les seules choses qui comptent vraiment. Cette relation intime où je suis quelqu’un pour quelqu’un d’autre, sans aucune autre raison que parce que c’est moi, parce que c’est lui. Dans la grande vulnérabilité, on n’a que ça à donner, on n’a que ça à recevoir : l’affection, la communion. Il n’y a que ça qui soit réellement important.

Dans leur vulnérabilité même, les personnes handicapées nous rappellent que nous avons fondamentalement besoin les uns des autres. Elles nous apprennent que la vraie autonomie, c’est de savoir demander à l’autre l’aide dont j’ai besoin, et réciproquement ! Elles nous invitent à reconnaître que nous sommes interdépendants. En réalité, « plus nous avons besoin les uns des autres, mieux nous nous portons tous ! »

Oui, c’est bien difficile de croire que je suis aimable comme je suis, non pas malgré mes limites, mais avec elles, avec mes fragilités.

La personne handicapée a souvent dû dépasser ce questionnement. Son handicap, réalité visible, irrémédiable, elle ne peut le cacher, ni à elle-même, ni aux autres, ni à Dieu. Et sa demande c’est d’être aimée, comme elle est, avec tout ce qu’elle est, ses richesses, ses compétences, ses limites, ses fragilités. Et quand elle rencontre Jésus, ça lui est souvent beaucoup plus facile d’entrer dans cet amour inconditionnel qu’il vient nous révéler : « Dieu m’aime comme je suis ».

 

Père Bernard Clément : deuxième regard sur la fragilité, le père Clément s’appuyant surtout sur son expérience d’animation de groupes de réflexion.

  1. Encaisser la réalité, reconnaître sa fragilité, nommer ses limites.
  2. Entrer dans une relation de réciprocité : susciter la vie à travers un commun souci les uns des autres.

Le pape François nous le rappelle dans la Joie de l’Evangile au n°36 « c’est l’Amour salvifique de Dieu manifesté en Jésus-Christ. » Chacun est invité à vivre au quotidien cet essentiel : dire à quelqu’un : « Jésus t’aime, il a donné sa vie pour te sauver et maintenant, il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, te fortifier, te libérer.» n°164.

Pensons à St Paul dans Rm. 8,38-39 : « Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus-Christ. »

– Aimer, c’est compatir : « …c’est facile d’aimer quelqu’un quand cela m’arrange, ou parce que cela me donne le sentiment d’être utile, de réussir. Aimer, c’est bien autre chose. C’est être assez dépouillé de moi-même pour que mon cœur puisse battre au rythme du cœur de l’autre, que sa souffrance devienne ma souffrance. C’est compatir. » (J. Vanier)

 

A l’occasion des 30 ans du foyer Aurore, faisons nôtre ce cri du cœur : « s’il n’existait pas, il nous faudrait l’ inventer !

 

Les incidents durant la projection du film documentaire ( les deux interviews du président n’étant pas audibles (la veille pourtant, tout fonctionnait bien !) n’ont pas gênés car le plus important a été vécu au cours de la réalisation du film documentaire et la mise en valeur des contacts riches, vrais et spontanés entre les lycéennes et les résidentes. Mais ce que fait ressortir ce film c’est surtout la diversité et la richesse des temps vécus par les résidentes : au travail, à la piscine, au foyer, moments de détente, etc…

 

La Table ronde a été animée par Jean-René Berthelemy qui a su donner la parole de manière équilibrée à chacun, en posant les questions auxquelles chacun pouvait répondre selon sa compétence. Là aussi échanges vrais entre les participants. Il en ressort quelques lignes de force :

– Manque de places disponibles pour l’accueil et l’hébergement des personnes handicapées, malgré les efforts constants et importants depuis plusieurs dizaines d’années.

– Nécessité de coordonner les actions et de travailler en commun : le mot « décloisonnement » a été souvent prononcé : décloisonnement avec tous les partenaires, chacun là où il est, en fonction de ses compétences propres pour une prise en compte à tous les moments de la vie, y compris dans la phase vieillissement qui prend de plus en plus d’importance.

– Propositions de réflexions sur un parcours de vie, sur un projet de vie, élaboré avec la personne handicapée et sa famille et son entourage. Ne pas faire de la personne handicapée, sa chose ! Elle est et reste une personne à part entière. Chercher à impliquer plus les papas dans le soutien aux familles.

– Sans oublier la nécessité de développer l’accompagnement des familles et en prenant en compte les situations de violence, dues aussi à la difficulté de communiquer avec une personne handicapée.

« On ne naît pas parent d’enfant handicapé, on le devient », ce qui nécessite une adaptation continue à la situation ainsi créée !

 

Dans son intervention de quelques minutes Monseigneur Papin reprend quelques thèmes importants pour nous :

– l’église des pauvres représentée aujourd’hui par le Foyer est le constant souci du chrétien de tous les temps

– partir de l’expérience vécue

L’ intervention  de Michel Robaux (Voir par ailleurs) conclut la matinée.

 

Vin d’honneur préparé et assuré par Mr et Me Helluy et Mr et Me Lebrun.

Repas préparé par Saveurs Maison et qui a convenu à tous et qui a permis de riches échanges : un vrai moment de convivialité grâce à l’installation dans 3 marabouts, dans la cour de la Maison-Mère, et donc de nombreux échanges entre les participants.

Le groupe Scouts et Guides de France de Notre Dame de Lourdes nous a largement aidés à démonter les installations dans l’après-midi.

L’après-midi : Partie festive de la rencontre :

Le spectacle assuré par le groupe « les pas gâtés » animé par sœur Marie-Pascale où quinzaine de personnes handicapées se sont retrouvées sur le « plateau » pour chanter et animer. Il était fort réjouissant de voir ces jeunes nous partager sans complexes qui ils sont et leur joie de vivre par le chant.

Et le spectacle du « Petit prince » assuré par les résidentes soutenues par Laurence et Thiéry Alliotte, Me Stéphanie Laplume Mr François Gradet, Me Anne Freluzeau, Mr Thierry Blanchet, Mr Dominique Orsini, qui ont managé un grand nombre de répétitions et la réalisation matérielle du spectacle  (avion,bande-son, etc) pendant une année. Chaque résidente avait choisi un personnage et s‘est identifiée à lui : Spectacle joué avec beaucoup de finesse et de délicatesse où les résidentes ont été mises à l’honneur : elles ont eu la première place.

Nous avons, à l’occasion, découvert la passion cachée de Soeur Paul : le pilotage !

Le président a eu une interview avec le journaliste de l’Est Républicain, quelques photos ont été prises avec les résidentes, le Docteur Castet (co-fondateur) qui nous a fait l’amitié de venir et M. de Maupéou, (descendant de la famille de Ludre qui avait, en 1832, fait don de ce qui est devenu aujourd’hui la Maison de retraite Ste Thérèse de Ludres). Celui-ci était très ému de constater combien le don de sa famille portait encore aujourd’hui beaucoup de fruits. Témoignage fort de la continuité d’une œuvre engagée en 1832… par différentes générations qui n’ont pas perdu le fil de l’intention première : le soutien aux pauvres.

Un article est paru dans la presse locale le dimanche suivant.

La Messe d’action de grâce présidée par le Père Jean-Michael MUNIER a été la récapitulation et le couronnement de la journée. A la fin de la Messe le prêtre a lu une lettre du Nonce Apostolique transmettant la bénédiction du Pape François aux résidentes et leur a remis une image adressée par le pape auquel elles avaient écrit. Le bel accompagnement à l’orgue et à la flûte ont porté le recueillement et la communion de l’assemblée.

Un stand d’information et d’objets fabriqués par les résidentes ou des bénévoles a été ouvert toute la journée : Les serviettes en papier artistiquement pliées ont reçu un très bon accueil ainsi que les confitures faites maison, Tshirt, etc…

 

 

Gratuité : Dons qui ont contribué à la faisabilité de cet anniversaire.

Sœurs de Saint Charles

  • Salle de réunion
  • Chapelle
  • Cour intérieure pour dresser les 3 marabouts
  • Parking et 3 points de toilette.

 

Maison sainte Thérèse : Salle pour les répétitions, Point de vente à l’accueil

 

Mairie de Ludres (comité des fêtes)

3 barnum, 2 percolateurs, 4 fontaines d’eau et le transport du matériel

Amicale des pompiers : Un marabout avec 10 tables et 20 bancs,   transport et montage/ démontage

 

Institution Jean Baptiste Thiéry, Maxéville : 60 chaises empilables et leur transport

Particuliers

  • Le vin d’honneur
  • L’organiste
  •  La flûtiste

Personnes à remercier

Sœur Marie Etienne, sœur Jean-Baptiste et la communauté de la Maison-mère, Mr Berthelemy, Mr Monin, Me Vidhaillet, Mr Jeanjean, Mr Pivel, Mr Leroy, Melle Peultier Elisabeth, Me Petry Marie Xavier , les sœurs de la communauté de Ludres, Melle Croissant (flutiste), Mr Patrick (organiste), Mr et Me Grandjean, Le docteur Castet (Co-fondateur du Foyer), M. le Comte de Maupéou, M. François Guillaume, Mr et Me Helluy et Mr et Me Lebrun.

Eglise 54, Radio Fajet, l’Est Républicain, Radio Jérico ont assuré un relais médiatique encourageant.

Sans oublier bien entendu la vingtaine de bénévoles efficaces, non cités dans ce document qui ont permis de rendre aux sœurs une maison propre, et notamment les toilettes.

Commentaires sur les diverses séquences de la journée

Quelques paroles entendues à la fin de cette journée : « moment de grâces », « moment de plénitude », «  un petit goût d’éternité », « mise à l’honneur des personnes handicapées », « rien n’a été fait au rabais », « pas de culpabilisation, pas d’infantilisation  », « j’ai retrouvé la paix », « ma sœur était au milieu du spectacle et je n’ai pas eu mal », « je suis venue sans en avoir envie, et je suis repartie en chantant sur le trottoir », « je suis contente, je sais maintenant qui je suis » , etc…

 

Sur l’ensemble : cette journée a été vécue dans la simplicité et la bienveillance. Le ton de cette journée a été le reflet de ce qui se vit au Foyer tous les jours.

Cette journée à donner à voir la grandeur des petits, avec vérité et justesse.

Le programme e la journée était équilibré entre le sérieux et le ludique.

Découverte pour beaucoup de personnes de la place réelle des personnes handicapées.

Les personnes handicapées ont le don de calmer les tensions : elles acceptent la vie comme elle vient.

Unité de la journée, journée de grâce, journée de plénitude, journée d’éternité.

Fructification par Dieu de la part humaine dans l’organisation et le déroulement de cette journée.

Le Foyer, reflet de la Ste Famille.

Mise en lumière du Foyer, cette journée a été une révélation !

3O ans, c’est la maturité. Pour en arriver là, il a fallu 30 ans (temps de la vie cachée du christ !)

Cette journée a été une expérience de vie et non un discours sur la vie : comment vivre maintenant de cette expérience  et comment la transmettre ?

Les personnes handicapées sont de plein pied dans la foi, qui est « naturelle » pour elles.

La Messe : temps très fort où tout était harmonieux. Les personnes handicapées ont toute leur place à la Messe.

Le Petit prince : joué avec beaucoup de finesse et en ayant su mettre en valeur les résidentes.